Colères soudaines, pleurs intenses, corps qui se débat, les crises de colère font souvent partie du quotidien avec un enfant. Si ces tempêtes émotionnelles peuvent être éprouvantes pour les parents, elles sont aussi une étape normale et même saine du développement émotionnel de l’enfant. Apprendre à gérer ces émotions fortes fait partie des compétences émotionnelles essentielles à développer.
Pourquoi mon enfant fait-il des crises ?
Entre 1 et 4 ans, l’enfant vit une période de grands bouleversements affectifs. Il découvre le monde, affirme sa volonté… mais ne maîtrise pas encore ses émotions. Lorsqu’il est frustré, fatigué ou submergé par une émotion difficile, les émotions explosent, faute de mots pour les exprimer autrement. Il peut alors vivre des émotions négatives intenses comme la colère, la tristesse ou la peur, qu’il n’arrive pas encore à réguler.
Rester calme autant que possible :
En gardant votre calme, vous offrez à votre enfant un point de repère rassurant. Votre stabilité émotionnelle lui permet de mieux gérer ses émotions et l’aide peu à peu à retrouver la sérénité et la maîtrise de ses réactions.
Accueillir ce que l’enfant ressent :
L’idée n’est pas de céder, mais de reconnaître et d’identifier ce qui se passe à l’intérieur de lui. Accueillir les émotions, même négatives ou désagréables, c’est lui apprendre à vivre ses émotions sans les refouler ni les cacher.
Nommer l’émotion :
Nommer l’émotion permet à l’enfant de mieux la comprendre, c’est une étape importante pour apprendre à mieux gérer ses émotions à l’avenir, à verbaliser ce qu’il ressent et à exprimer ses frustrations sans débordement émotionnel.
Eviter les explications pendant la crise :
Quand un enfant est submergé par une émotion, il ne peut pas entendre un discours rationnel. Inutile donc de tenter de raisonner ou de sermonner : mieux vaut attendre que la tension retombe, laisser passer l’émotion.
Rester présent, tout simplement :
Même s’il pleure, crie ou vous repousse, votre présence reste précieuse. L’enfant a besoin de savoir que vous êtes là, quoi qu’il arrive. Parfois, un simple regard ou un mot doux suffit. Et si le moment s’y prête, un câlin peut l’apaiser et faire des merveilles.
La posture à adopter après la crise ?
Quand le calme est revenu, c’est le bon moment pour revenir doucement sur ce qui s’est passé. L’idée est d’aider l’enfant à comprendre ce qu’il a ressenti et vécu, à reconnaître ses émotions et à mettre des mots sur ses sentiments.
Mettre des mots sur l’émotion et la situation :
Avec des phrases simples et claires, cela permet à l’enfant de faire le lien entre ce qu’il a ressenti et ce qu’il a vécu. Cette étape est essentielle pour développer son intelligence émotionnelle et mieux se comprendre.
Proposer d’autres façons d’exprimer ses émotions :
Après coup, on peut l’inviter à extérioriser ce qu’il ressent autrement :
- En dessinant ce qu’il a vécu,
- En glissant un mot, un gribouillage ou un petit objet dans une “boîte à colère”,
- En mimant la situation avec une marionnette ou un jeu symbolique.
Ces petits rituels aident l’enfant à canaliser ses émotions, à apprivoiser ses sensations corporelles et à trouver peu à peu ses propres outils pour traverser ses états émotionnels difficiles.
Et si les crises de votre enfant persistent ?
Plus vous accompagnez la gestion des émotions de votre enfant au quotidien, plus il apprendra à les reconnaître, à les réguler et à traverser les tempêtes émotionnelles avec sérénité. Cependant, si vous avez le sentiment que les crises sont trop fréquentes ou trop intenses, ou que vous vous sentez dépassé, parlez-en à un professionnel : pédiatre, psychologue, équipe de la crèche. L’aide extérieure peut accompagner l’enfant à maîtriser ses émotions et à mieux gérer ses réactions.